10.

Mais qu’est-ce qu’un « ennemi du peuple » dans ce Paris de l’hiver 1794, ces mois de nivôse, pluviôse de l’an II de la République, quand les citoyens les plus pauvres – la majeure partie de la population – sont tenaillés par la faim ?

Le pain est cher, rare. Mais ce sont toutes les « subsistances » qui manquent. Et les lois sur le maximum des prix des denrées sont inefficaces.

Les violences se multiplient. Flambées de colère sur fond de désespoir.

On pille les boulangeries. Des femmes crient. On proteste contre l’inégalité, car les boutiques de luxe sont bien fournies.

Un informateur de police au service du Comité de sûreté générale écrit :

« Partout on ne fait que parler de la misère qui nous menace ; la guillotine n’est point à craindre à présent : pour mourir de faim autant vaut la guillotine ! »

 

Les assemblées populaires sont tumultueuses.

Les « ultra-révolutionnaires » dominent le club des Cordeliers.

On y acclame Momoro, un « vrai » patriote. Libraire-éditeur, il s’est engagé l’un des premiers dans la lutte contre le « despotisme ». Il est devenu « le premier imprimeur de la liberté ». Et il réalise, à bon prix, les travaux d’impression de la Commune de Paris.

Il a été de toutes les journées révolutionnaires et c’est lui qui, dès 1791, a inventé la devise de la République : « Liberté, Egalité, Fraternité ».

Il a obtenu de Pache, le maire de Paris, qu’elle soit inscrite sur les façades de tous les édifices publics.

On l’écoute lorsqu’il invoque l’égalité, et clame qu’il faut appliquer la « main chaude » sur la nuque de tous les riches.

Il a à ses côtés Hébert et ces Cordeliers qui ont pris la succession des Enragés.

Le Comité de sûreté générale a sévi contre ces derniers.

Jacques Roux, leur meneur, est emprisonné et, désespéré, a déjà tenté de se suicider.

« Je méprise la vie, a-t-il dit. Un sort heureux est réservé aux amis de la liberté dans la vie future. »

Et l’informateur de police signale qu’on entend parfois rappeler la phrase lancée par Manon Roland :

« Il est venu le temps prédit où le peuple demandant du pain, on lui donne des cadavres. »

 

Alors les Cordeliers sont écoutés quand ils réclament la mise en liberté du général Ronsin, de Vincent, toujours emprisonnés, parce qu’ils seraient des « ultras », des « patriotes exagérés », hostiles à la politique du Comité de salut public et du Comité de sûreté générale.

Un « ennemi du peuple », n’est-ce pas celui qui conteste la politique du gouvernement révolutionnaire ?

 

Maximilien Robespierre qui l’anime se sent visé quand Hébert attaque « ceux qui, avides de pouvoirs qu’ils accumulent, mais toujours insatiables, ont inventé et répètent pompeusement dans le grand discours le mot “ultra-révolutionnaire” pour détruire les amis du peuple qui surveillent leurs complots ».

Maximilien est encore plus blessé par les propos de Momoro qui dénonce :

« Tous ces hommes usés en république, ces jambes cassées en révolution qui nous traitent d’exagérés parce que nous sommes patriotes et qu’ils ne veulent plus l’être. »

Lui, Maximilien, une « jambe cassée en révolution » ?

Il est abattu, épuisé, avec au cœur un sentiment d’amertume, d’impuissance et de désespoir.

Il écrit ces vers :

Le seul tourment du juste à son heure dernière

Et le seul dont alors je serai déchiré

C’est de voir en mourant la pâle et sombre vie

Distiller sur mon front l’opprobre et l’infamie

De mourir pour le peuple et d’en être abhorré.

Mais au-delà de sa personne, atteinte, rongée par la fatigue, c’est le sort de la Révolution qui lui semble remis en question par ces Cordeliers, ces « ultras », ces Exagérés qu’Hébert entraîne, excite, lorsqu’il écrit dans Le Père Duchesne :

« Millions de foutre, mon sang bouillonne de voir le peuple ballotté par les fripons et les traîtres ! Ça finira, foutre !

« Le sans-culotte a ébranlé tous les trônes des despotes et les marchands nous feraient la loi… ?

« Que l’on commence donc par balayer toutes les autorités constituées, qu’on fasse sortir le restant des immondices de l’ancien régime.

« Pour tuer d’un seul coup l’aristocratie fermière et marchande, que l’on divise toutes les grandes terres en petites métairies…

« Voilà, foutre, le seul moyen de rogner les ongles des gros fermiers et de réprimer leur aristocratie…

« Tremblez, sangsues du peuple, sa hache est levée pour vous frapper ! Il suffit de sa volonté pour vous réduire en poudre. Le jour de la vengeance est arrivé, elle sera terrible, foutre ! »

 

Il faut agir contre ces « ultras » dont les informateurs assurent qu’ils préparent une « sainte insurrection », qu’ils veulent « épurer » la Convention, qu’ils jugent que les pouvoirs sont infestés par les « nouveaux Girondins, brissotins qui se sont installés sur la Montagne, mais qui ne sont que des Indulgents ».

Robespierre hésite.

Et les patriotes se divisent.

Les plus modérés soutiennent Danton et Camille Desmoulins, lisent Le Vieux Cordelier, le journal de Desmoulins.

Ils ont été bouleversés par l’exécution des députés girondins, par ce sang répandu.

Ils sont effrayés par les propos des Cordeliers, des sans-culottes qui disent que « tant qu’on ne guillotinera pas quelqu’un, cela ne finira pas ».

Et Hébert et les Cordeliers s’indignent de l’attitude de Robespierre à l’égard des Indulgents, et en particulier de Camille Desmoulins, son condisciple du collège Louis-le-Grand, son ami dont il fut le témoin à son mariage avec Lucile. Et Maximilien, dit-on, pensa à épouser la sœur de Lucile.

« Apprends, Camille, lui a-t-il dit, que si tu n’étais pas Camille on ne pourrait avoir autant d’indulgence pour toi. »

Et à la tribune des Jacobins, Robespierre, brandissant les numéros du Vieux Cordelier, a ajouté que l’on ne pouvait avoir que « du mépris pour les blasphèmes que contiennent ces numéros ».

Mais, protecteur et hautain, il a poursuivi : « Desmoulins n’est qu’un enfant étourdi, dont il faut exiger qu’il prouve son repentir de toutes ces étourderies en quittant ces compagnies qui l’ont perdu. »

Qui vise Robespierre ? Danton ? Fabre d’Églantine ce corrompu, ce fripon, qu’on ne voit jamais « que la lorgnette à la main et qui sait si bien exposer les intrigues au théâtre » ?

Fabre est arrêté, impliqué dans les affaires ténébreuses de la Compagnie des Indes.

Et Billaud-Varenne a lancé, le bras tendu vers Danton et Desmoulins : « Malheur à celui qui a siégé aux côtés de Fabre d’Églantine. »

Desmoulins doit donc, ajoute Robespierre, après l’arrestation de Fabre, reconnaître ses erreurs.

« Il faut brûler les numéros du Vieux Cordelier au milieu de la salle », conclut-il.

Camille Desmoulins ne baisse pas la tête, défie du regard Maximilien et lance :

« Brûler n’est pas répondre. »

Ces mots ont souffleté Maximilien.

L’Incorruptible s’agrippe à la tribune comme si on venait de le frapper, de le faire chanceler. Et sa réponse est impitoyable, menaçante :

« Puisque Desmoulins le veut, qu’il soit couvert d’ignominie ! L’homme qui tient si fortement à des écrits si perfides est peut-être plus qu’égaré. »

 

Mais cette « répudiation » de Desmoulins par Robespierre ne suffit pas aux Cordeliers.

Le fanatisme politique se nourrit aussi des haines et des passions personnelles, de l’atmosphère des réunions du club des Jacobins ou du club des Cordeliers. De l’exaltation nerveuse qui depuis 1789, près de cinq années maintenant, tend chacun des acteurs comme une corde prête à se rompre.

« N’oubliez jamais, Cordeliers, s’écrie Hébert, que c’est pendant le calme que la foudre se prépare. On nous a peint Camille Desmoulins comme un enfant… Citoyens, défiez-vous des endormeurs et soyez toujours l’avant-garde courageuse, la sentinelle fidèle de la Révolution. On vous dit que les brissotins sont anéantis et il reste encore soixante et un coupables à punir… Que l’armée révolutionnaire marche, la guillotine en avant, et je vous réponds de l’abondance. »

Il suffirait donc de continuer à faire rouler de plus en plus de têtes dans le sac pour que cesse la disette, que les fournées de pain s’entassent dans les boulangeries.

Et ceux qui ne partagent pas ce point de vue sont des « endormeurs » et une fois encore Maximilien Robespierre est ulcéré qu’on le nomme ainsi, qu’on l’accuse d’être un « ambitieux ».

 

Il se cabre devant ce qu’il ressent comme une injustice, d’abord contre lui-même mais aussi contre la politique des Comités et celle de la Convention.

Comment oublier les victoires aux frontières, en Vendée, la réduction des villes rebelles, les décrets votés par les conventionnels, instituant l’enseignement primaire, obligatoire et gratuit, s’opposant au « vandalisme » – le mot est inventé par l’abbé Grégoire – qui, au nom de la lutte contre le fanatisme, détruit les archives, les statues, dégrade les monuments, saccage ainsi le patrimoine de la nation ?

Comment oublier que la Convention vient de décréter l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, sans indemnisation des propriétaires ?

Il faut défendre contre les ultras, contre les Indulgents, la politique des Comités de la Convention, la seule possible.

Robespierre monte à la tribune de la Convention, le 5 février 1794 (17 pluviôse an II).

Sa voix est celle d’un prédicateur qui évoque la « justice éternelle » gravée dans le cœur de tous les hommes.

« Nous voulons, dit-il, substituer dans notre pays la morale à l’égoïsme, la probité à l’honneur, les principes aux usages, les devoirs aux bienséances, l’empire de la raison à la tyrannie de la mode, le mépris du vice au mépris du malheur, la fierté à l’insolence, la grandeur d’âme à la vanité, l’amour de la gloire à l’amour de l’argent, les bonnes gens à la bonne compagnie, le mérite à l’intrigue, le génie au bel esprit, la vérité à l’éclat, le charme du bonheur aux ennuis de la volupté, la grandeur de l’homme à la noblesse des grands, un peuple magnanime, puissant, heureux, à un peuple aimable, frivole et méprisable. »

Il a du mal à reprendre son souffle, les yeux fixes, levés comme s’il attendait un jugement, un signe de cet Être suprême auquel il croit.

Puis, comme s’il découvrait qu’il était suspendu, trop haut au-dessus de cet abîme de silence dans lequel son prêche a plongé la Convention, il dit d’une voix tranchante, toisant les députés :

« Le ressort du gouvernement révolutionnaire est à la fois la Vertu et la Terreur : la Vertu sans laquelle la Terreur est funeste. La Terreur sans laquelle la Vertu est impuissante. »

La guillotine comme machine à rendre les hommes vertueux.

 

Dix jours plus tard, le 26 février 1794 (8 ventôse an II), Saint-Just relaie Robespierre.

Celui-ci, depuis son discours, s’est enfermé chez les Duplay, malade, épuisé, incapable de faire plus que quelques pas, muet.

Et c’est l’« archange » Saint-Just qui demande à la Convention la mise sous séquestre des biens des suspects, qui seront distribués aux indigents.

Ces « décrets de ventôse », que vote la Convention, sont une manœuvre pour tenter de réduire l’influence auprès des sans-culottes de tous les Cordeliers, d’Hébert, de Momoro, qui ne désarment pas.

Le général Ronsin et Vincent ont été libérés, mais cela n’a fait qu’attiser leur colère.

On vient d’apprendre que Jacques Roux, l’Enragé, a une deuxième fois attenté à ses jours et qu’il a succombé, qu’il est mort en prison !

Et cela révolte un peu plus les Cordeliers, contre les Indulgents.

Danton et Desmoulins, accusent-ils, réclament des mesures d’indulgence pour les aristocrates, les Girondins, et Jacques Roux meurt !

Danton a agrandi ses propriétés d’Arcis-sur-Aube, il est devenu un homme riche qui veut jouir de sa jeune femme. « Je la baise tous les jours », dit-il à qui veut l’entendre, et pendant ce temps-là, on crève de faim faubourg Saint-Antoine et Robespierre, après avoir dit qu’il préférait « le bonheur à la volupté », se terre.

Malade ? Lâche ou empoisonné ?

Ce sont les rumeurs que l’on se murmure à l’oreille, disent les observateurs de police.

 

Alors, Saint-Just peut bien proposer en partage les biens des suspects, ordonner qu’on dresse dans chaque commune un état des patriotes indigents, qui peut imaginer que cela va changer le sort des affamés, des miséreux ?

Et il ne suffit pas de proclamer :

« Que l’Europe apprenne que nous ne voilions plus un malheureux ni un oppresseur sur le territoire français ! Que cet exemple fructifie sur la terre, qu’il y propose l’amour des vertus et le bonheur ! Le bonheur est une idée neuve en Europe. »

Assez de mots !

Au club des Cordeliers, Momoro, Hébert, Vincent, Ronsin appellent à nouveau à l’insurrection contre le Comité de salut public. « L’insurrection est une Sainte insurrection, voilà ce que vous devez opposer aux scélérats. »

Carrier, qui arrive de Nantes où il a « noyé » la contre-révolution, incite à se rendre auprès de la Commune, pour qu’elle se rallie à l’insurrection des Cordeliers.

Et ceux-ci décident de couvrir d’un voile noir la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, parce qu’elle n’est pas appliquée, et qu’elle est à leur encontre en permanence violée.

 

Faut-il sévir contre les Cordeliers ? Ou bien tenter une mesure de conciliation ?

Collot d’Herbois propose une « union indissoluble » entre le club des Jacobins et le club des Cordeliers.

Et on dévoile la Déclaration des droits.

Mais cette « entente » ne dure que quelques heures.

Robespierre reparaît, plus pâle encore, mais le visage et la voix acérés. C’est une lame.

Et Saint-Just intervient, dénonçant les « factions de l’étranger et la conjuration ourdie par elles dans la République française pour détruire le gouvernement républicain par la corruption et affamer Paris ».

Il critique les « sociétés populaires » autrefois « temple de l’égalité ». Mais depuis « il y a dans ces sociétés trop de fonctionnaires, trop de citoyens, le peuple y est nul ».

Pourquoi dès lors les réunions, suivre leurs débats ? Il faut simplement soutenir les Comités, le gouvernement révolutionnaire.

« Les factions sont un crime. Il ne faut point de parti dans un État libre… Il y a dans Paris un parti, des placards royalistes, l’insolence des étrangers et des nobles. »

 

Saint-Just s’interrompt, se tourne vers Robespierre, comme s’il quêtait une approbation.

L’un et l’autre ont la même pâleur, Saint-Just moins apprêté, juvénile, Robespierre guindé, comme si son apparence et son corps étaient aussi « incorruptibles ».

« Tous les complots sont unis, reprend Saint-Just, ce sont les vagues qui semblent se fuir, se mêlent cependant. La faction des Indulgents qui veulent sauver les criminels et la faction de l’étranger qui se montre hurlante, qui tourne la sévérité contre les défenseurs du peuple.

« Mais toutes ces factions se retrouvent la nuit pour concerter leurs attentats ou se combattre, pour que l’opinion se partage entre elles, ensuite, pour étouffer la liberté entre deux crimes. Ultras et Indulgents sont les deux faces d’un unique complot. »

Dans la nuit du 13 mars 1794 (23 ventôse an II), Hébert, Vincent, Momoro, Ronsin et d’autres Cordeliers sont arrêtés. Ni la Commune, avec Chaumette, ni la garde nationale commandée par Hanriot ne protestent.

Elles refusent d’entrer en insurrection contre les Comités de salut public et de sûreté générale.

Et le peuple des sans-culottes, épuisé, affamé, sceptique et stupéfait, préoccupé de trouver chaque jour des « subsistances », n’a plus la force de se lever.

Il se défie aussi de ces « bavards » qui font souvent bombance alors qu’il crève de faim.

 

Ces luttes entre les factions parisiennes fascinent les cours d’Europe. On veut y voir l’annonce de la fin de la poussée révolutionnaire.

On commente avec passion le livre que vient de publier le publiciste genevois Mallet du Pan.

Il a vécu à Paris, entre 1782 et 1792, et collaboré régulièrement au Mercure de France. Monarchiste « constitutionnel », il a conseillé Louis XVI et s’est réfugié à Berne, avant la prise des Tuileries, le 10 août, mais il continue d’observer les événements qui secouent la France et bouleversent toute l’Europe.

Son livre, Considérations sur la nature de la Révolution de France, affirme que sur les ruines de l’Ancien Régime, le pouvoir est à prendre à Paris.

Aucune des factions en présence, celles des sans-culottes, qu’ils soient indulgents ou ultra-révolutionnaires, celles des royalistes, appuyées ou non par les émigrés et le clergé, ne peuvent réussir à s’emparer du pouvoir.

Elles s’entredévoreront.

Le pouvoir tombera donc nécessairement entre les mains d’un général, qui brandira le glaive victorieux et rétablira l’ordre auquel aspirent les citoyens de ce pays, après plus de cinq années de troubles incessants.

En France, au printemps 1794, rares sont ceux qui ont le loisir de lire le livre de Mallet du Pan et de réfléchir à sa prophétie.

Aux armes, citoyens !
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